Arie Sover : « L’humour juif reste bien ce bouclier qui nous permet de nous défendre »
L’universitaire israélien Arie Sover, spécialiste de « l’humour juif », a estimé mercredi que le dernier film d’Yvan Attal, Ils sont partout, une comédie qui ridiculise les clichés antisémites, est un modèle du genre.
« A mes yeux, c’est la première fois que l’on fait un film à vocation comique sur l’antisémitisme. Bien sûr, Charlie Chaplin dans Le Dictateur, et plus particulièrement lors de la scène finale du discours, a le premier abordé le thème de la Shoah dans un registre oscillant entre le rire et les larmes. Mais sur le plan français, il n’y a pas vraiment de précédent », a assuré l’universitaire dans un entretien accordé à Télérama, qui estime que dans la comédie Rabbi Jacob, « la question de l’antisémitisme n’est pas abordée frontalement ».
« En passant en revue les clichés antisémites, Yvan Attal tend au public un miroir peu flatteur : regardez comment vous nous percevez ! Et dans le cas de la France, ce n’est guère rassurant. Dans sa position de réalisateur, comme sur le divan, Yvan Attal ne véhicule pas l’image du Juif en situation de faiblesse, il se révolte. Et assène au spectateur le message choc : C’est vous qui n’êtes pas normaux. Un message courageux qui peut ne pas plaire à tous », a-t-il expliqué.
Selon M. Sover, « l’humour juif reste bien ce bouclier qui nous permet de nous défendre et de surmonter des situations de crise ».
Déborah Partouche – © Le Monde Juif .info | Photo : DR