Publié le 7 Sep 2016

Un incubateur israélien lance un programme en français pour lutter contre l’antisémitisme sur le Web

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L’incubateur israélien, Israeli Hub, lance à Jérusalem un programme innovant de cinq mois ouvert aux jeunes francophones déterminés à ne pas laisser le Web devenir la nouvelle fabrique de la haine antijuive contemporaine. Informaticien développeur, community manager, créateur de contenu et entrepreneur du Web, sont les nouveaux métiers du militantisme juif 2.0 qu’accueillera le Israeli Hub à partir du mois de novembre. Interview avec Erez Binyamin, directeur du programme Massa Israeli Hub.  

Pouvez-vous nous dire en quoi consiste le programme Massa Israeli Hub ? 

C’est un programme de cinq mois en Israël s’adressant aux jeunes francophones qui veulent agir sur la scène digitale et réinvestir le Web afin qu’il ne devienne pas la nouvelle fabrique de la haine antijuive contemporaine. Le programme Massa Israeli Hub comporte cinq volets : un stage, une formation, une création de projet, un oulpan d’hébreu et des visites géopolitiques et éducatives d’Israël.

Quatre jours par semaine les participants au programme travaillent au sein d’un organisme actif dans la diplomatie israélienne ou dans la lutte contre l’antisémitisme. Ainsi plusieurs organismes partenaires comme le Ministère des affaires étrangères israélien, le centre de recherche NGO-Monitor spécialisé dans la lutte contre le boycott ou encore l’Observatoire du Proche-Orient MEMRI, ouvrent leurs portes pour accueillir de nouveaux talents.

Une journée par semaine les jeunes recrues reçoivent une formation pointue, dans laquelle on leur apprend à argumenter, à débattre et à maîtriser les outils multimédias nécessaires au terrain digital.

Cette formation théorique, combinée à l’expérience de terrain acquise par le biais du stage, prépare les candidats à la troisième phase du programme : la création de projet. Au cours des deux derniers mois les participants sont exposés aux challenges et défis de l’entreprenariat en concevant leur propre projet qu’ils développent et mènent à bien au sein de l’incubateur, encadrés et guidés par des mentors de renom. 

Vous recrutez des informaticiens pour le Ministère des Affaires étrangères israélien dont le rôle sera de créer de tout nouveaux outils digitaux sur les réseaux sociaux. De quoi s’agit-il exactement ? 

L’un des stages que nous proposons au sein du département de diplomatie digitale du Ministère des Affaires étrangères offre une occasion unique pour de jeunes informaticiens d’aider directement l’Etat d’Israël. Il s’agit  d’un projet d’importance stratégique nationale fondé sur l’équation suivante : palier à l’infériorité numérique d’Israël sur le Web par l’intelligence et la supériorité technologique. Concrètement des informaticiens développent, en collaboration avec les plateformes des réseaux sociaux, des outils digitaux intelligents permettant de mieux combattre les contenus antisémites illicites ou de favoriser une diffusion plus large des messages sur le Web. Après le succès des outils développés sur Twitter, ayant conduit à la signature d’un partenariat avec Israël, le département prévoit de s’attaquer à Facebook et Youtube. D’après Elad Ratson, le directeur du pôle R&D, le travail des informaticiens va permettre à Israël de devenir l’un des leaders mondiaux dans le domaine de la communication digitale. 

Qui peut participer au programme et quelles sont les compétences que vous recherchez ?

Le programme est ouvert à tous ceux qui ont envie d’agir. Après avoir reçu le CV du candidat nous faisons un entretien individuel approfondi afin de voir si le profil correspond à l’un des stages que nous proposons. Tous les francophones peuvent participer au programme, y compris ceux qui résident en Israël. Les compétences recherchées sont très variées. Nos organisations partenaires sont intéressées tout aussi bien par des profils « techniques » touchant aux métiers du Web (informaticiens développeurs, community manager, graphiste designer,…) que par des profils analytiques et rédactionnels pour les jeunes sortis des grandes écoles de commerce, de science politique, journalisme, droit, histoire ou relations internationales.

Y a-t-il des débouchés professionnels après le programme ? 

C’est l’un des objectifs majeurs du programme et les débouchés sont multiples. De manière très concrète les participants peuvent se faire embaucher par l’organisme dans lequel ils ont effectué leur stage ou décider de continuer l’aventure entrepreneuriale en s’associant avec des personnes rencontrées au cours du programme pour poursuivre le projet qu’ils ont développé au sein de l’incubateur ou concrétiser une nouvelle idée.

De plus le programme offre à ses membres de nombreuses occasions de rencontrer des professionnels de tous bords et de se faire un véritable réseau. Le Israeli Hub n’est pas seulement un incubateur, c’est aussi une communauté composée de dirigeants de nombreuses organisations, de mentors, et de spécialistes, qui a pour but de connecter ses membres et de créer des synergies de travail.

Enfin nous allons œuvrer activement à valoriser auprès de chefs d’entreprise israéliens, le volontarisme de ceux qui ont décidé de mettre leurs compétences au service d’une cause collective. Après tout c’est comme une sorte de service national pour ceux qui n’ont pas pu le faire au sein de l’armée.

Propos recueillis par Yohann Taïeb – © Le Monde Juif .info | Photo : DR

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