Affaire Al-Dura : le pro-palestinien Enderlin accuse Karsenty de « faire de l’argent » avec l’affaire
L’ancien correspondant et chef du bureau de France 2 à Jérusalem, Charles Enderlin, a accusé jeudi le fondateur de l’agence de notation des médias Media-Ratings, Philippe Karsenty, son principal détracteur, d’utiliser l’affaire Al-Dura à des fins financières.
« On n’avait pas compris que ce qu’il cherchait s’était de se faire de la publicité. C’est devenu pour lui un véritable business avec des conférences dans le monde entier », a accusé M. Enderlin dans un entretien accordé à France Culture, une radio publique.
« Nos détracteurs, en nous diffamant, voulaient qu’on les attaquent pour se faire de la publicité », a-t-il ajouté.
Les propos de l’ancien correspondant de France 2 peuvent tomber sous le coup de la diffamation publique. La diffamation est punissable par une amende de 12 000 €.
En 2013, la Cour d’appel de Paris avait confirmé la condamnation pour diffamation de Philippe Karsenty, qui accusait le journaliste Charles Enderlin et France Télévisions d’avoir truqué un reportage montrant la mort d’un jeune Palestinien.
Condamné en première instance en 2006, Philippe Karsenty avait été relaxé en appel en 2008, mais la Cour de cassation avait annulé cette décision en 2012 et renvoyé l’affaire devant la cour d’appel.
Fin juillet, dans une interview au JDD, le correspondant de France 2 avait déclaré n’avoir aucun regret dans l’affaire Al-Dura. « Si on commence à réfléchir, à chaque reportage, aux gens qu’on va mécontenter, on ne fait plus de journalisme », a-t-il tenté d’expliquer alors que son reportage a servi de justification à la décapitation du journaliste américain Daniel Pearl et aux meurtres antijuifs de Mohamed Merah, pour « venger les enfants palestiniens ».
Éric Hazan – © Le Monde Juif .info | Photo : DR