Publié le 18 Jan 2015

EXCLUSIF | Aryeh Deri : « Il n’y a pas de guerre entre nous et l’Islam ! »

SHASS

En mars prochain, les Israéliens sont appelés à voter pour élire un nouveau gouvernement et peut-être un nouveau Premier ministre. Le Shass, le parti religieux sépharade ultra-orthodoxe, place beaucoup d’espoir dans ce scrutin pour peser de nouveau sur la scène politique israélienne. Rencontre avec son leader, Aryeh Deri.

Quelle a été votre réaction sur les événements à Paris la semaine dernière, sur le plan personnel et politique ?

Comme chaque Juif dans le monde, j’ai ressenti une terrible douleur mais peut-être un peu plus parce que c’est notre communauté, une personne se sent toujours plus proche de sa communauté. Chaque Juif dans le monde est important, nous sommes frères, mais quand il s’agit des Juifs de France, de même culture, de même mentalité, de nos propres familles, il est évident qu’en voyant une photo, vous vous y identifiez- la famille, les enfants, les femmes. La douleur est terrible, et vécue par tous, c’est cela le peuple d’Israël, malheureusement, nous sommes habitués à ces catastrophes. Désastre après désastre. Au niveau politique, évidemment, ça fait mal également. Je ne me sens pas assez d’autorité morale pour dire aux Juifs de France quoi faire. Je pense qu’ils ont leur leadership, leurs rabbins, leurs dirigeants communautaires et ils doivent réfléchir. Je peux seulement leur dire que nous ferons tout pour les aider. Ici, ils ont leur place, c’est leur maison, mais la décision est entre leurs mains. Je pense que les politiciens font une erreur quand ils leur disent quoi faire. Que D-ieu en préserve, le judaïsme n’est pas en danger et les Juifs ne sont pas persécutés par les autorités mais chaque Juif français sait qu’ici, les portes lui sont ouvertes et que nous ferons tout pour les accueillir.

Il y a eu, ici en Israël, l’enterrement des quatre personnes assassinées lors de cet attentat à Vincennes. Avez-vous pris contact avec les familles ? Avez-vous parlé avec des personnes qui habitent à Paris ? Quels étaient leurs sentiments ?

Oui, j’ai de la famille très proche à Paris. La sœur de ma femme, des cousins et neveux. Les sentiments sont très confus. Ils ne savent pas ce que sera demain ou après-demain. Je vois l’effort du gouvernement français pour protéger les institutions juives, et en effet, les Juifs sentent une attention plus accrue des autorités et plus de sécurité, mais, malheureusement, ce n’était pas le cas ces dernières années. Ces événements se sont produits et maintenant, les Juifs sont anxieux et ont le sentiment de ne pas savoir de quoi sera fait demain. Nous essayons de leur expliquer que nous traversons des moments difficiles, mais que la vie continue. Ces derniers jours, d’autres et moi-même avons aidé les familles touchées du mieux que possible en prenant en charge l’enterrement et leur accueil.

Le judaïsme en France est resplendissant et a une position d’exception. Cette position étant en danger, avez-vous peur que la France sans les Juifs ne soit plus la même ?

Tout d’abord, je suis fier de la réussite des Juifs de France et je les prends souvent comme exemple lors de mes déplacements et lorsque je tire la sonnette d’alarme sur les Juifs séfarades ici en Israël et sur les erreurs commises dans leur intégration. Je dis : nous sommes des gens biens et de réussite. La meilleure preuve, c’est ce que font les Juifs en France, à Montréal, au Canada, à Toronto. Nous pouvons réussir dans tous les domaines, il suffit juste de nous en donner les moyens. C’est notre travail ici, et je prends les Juifs de France comme modèle de réussite. Quand je vois des Juifs venir de France, quand je vois leur intégration, j’en suis fier. Je n’ai aucun doute que la France ne fait pas de faveurs aux Juifs, ce sont les Juifs qui font une faveur à la France. La France sans les Juifs n’est plus la France. Les Juifs sont parvenus à des niveaux les plus élevés dans tous les domaines malgré une population faible. Ce serait une grande perte pour la France, si elle renonce aux Juifs qui y vivent.

Vous êtes d’origine marocaine, les Juifs ont vécu au Maroc aux côtés des Arabes, qu’est-il arrivé à ces relations entre Juifs et Arabes en France, qui étaient bonnes autrefois?

J’ai grandi à Meknes, nos voisins étaient Arabes et nous chahutions et jouions ensemble comme tous les enfants. Nous nous sentions très en sécurité, il n’y a jamais eu de guerres entre Juifs et Arabes, je n’ai aucun mauvais souvenir de mon enfance. Mais, c’est évident qu’il s’est passé quelque chose en France. Même ici en Israël, nous vivons au milieu des Arabes dans des villes mixtes, dans le nord ou le sud. Personnellement, je vis bien avec eux. Dans toutes les fonctions que j’ai occupées, au Ministère de l’intérieur et au gouvernement, j’ai travaillé en étroite collaboration avec eux et même aujourd’hui, je vois de leur côté beaucoup de chaleur. Je crois qu’il faut savoir leur parler. Même si, nous devons nous disputer, avoir des conversations difficiles avec eux, des mots durs, on doit le faire d’égal à égal, il ne doit pas y avoir d’arrogance. La mentalité des arrogants donne l’impression à l’autre qu’il est d’une culture inférieure, c’est cela le principal problème. Nous avons de durs problèmes d’objectivité.

Nous avons un petit pays dont tout le monde voit la sainteté et là, est le problème, je pense que nous devons tout d’abord supprimer le coté religieux, la religion en général. Il n’y a aucune querelle entre les religions juive et musulmane et il faut sortir complètement ce sujet du conflit. Il y a un conflit politique véritable auquel on doit faire face, mais lorsque l’on ajoute l’aspect religieux, c’est ce qu’il se passe en France. Le thème religieux est universel et c’est aussi ce qui se passe ici, en Israël. Je suis si anxieux sur toute cette histoire sur le Mont du Temple qui est complètement inutile. Nous n’allons pas construire le Temple aujourd’hui. Alors pourquoi ? Quel est le problème ? Est-ce que quelqu’un va construire le Temple ? Nous souhaitons tous le Temple sur le Mont du Temple, mais pourquoi provoquer un conflit religieux international qui affecte l’ensemble de l’Islam car il y a une terrible propagande qui fait croire que les Juifs veulent détruire des mosquées, attisant ainsi le monde entier. Lorsque des jeunes aujourd’hui sur Internet et Facebook subissent de terribles incitations à la violence, ce n’est plus contrôlable. Par conséquent, nous devons tous faire un très gros effort pour éteindre cet embrasement, nous occuper du conflit uniquement politique et mettre la religion de côté. Il n’y a pas de guerre entre nous et l’Islam.

Comment présenteriez- vous le parti Shass aux nouveaux immigrants de France ?

Je dirais que Shass est un parti politique fondé par le Rabbin Ovadia Yosef. Il existe depuis 30 ans et a traversé de grandes crises et a réussi à les surmonter de façon incroyable, nous avons su mettre des choses en place avec réussite mais il reste beaucoup de choses à accomplir. Et, en particulier, Shass reste uni et solidaire. Je m’oppose aux partis d’un seul homme, des humeurs d’une personne, aux partis qui vont et viennent. Shass est le foyer des juifs sépharades, traditionnalistes, et orthodoxe, et nous nous battons pour la réussite de chacun. Le programme politique du Shass est surtout social. Et, nous irons jusqu’au bout de ce combat – ce ne sera pas facile mais nous y arriverons. Nous rendrons nos messages plus percutants, même les plus difficiles. Notre campagne en matière sociale sera très dure car nous n’avons pas le choix, nous mettrons la question à l’ordre du jour, une fois pour toute. Ce n’est pas facile de parler de pauvreté, de celle des enfants, de l’inégalité des chances, mais nous allons exposer très clairement le problème. Tout le monde aujourd’hui est concentré sur la classe moyenne, mais que dire des 2 millions de personnes qui ont totalement disparu ? Ils sont devenus transparents.

De nombreux immigrants de France veulent envoyer leurs enfants dans les établissements scolaires de Shass, mais d’un autre côté, ils veulent des cours d’anglais, de mathématiques et de sciences. Que pouvez-vous leur garantir ?

Je leur promets une chose, nous avons déjà commencé à mettre en place dans nos écoles ces programmes et nous les développerons davantage. Nous donnerons une réponse appropriée au niveau de l’enseignement moral et religieux, le plus élevé qui correspond à celui d’un élève français. Nous savons que pour les Juifs de France, la religion et les traditions sont très importantes ainsi que l’éducation des enfants. Je sais qu’ils font un effort considérable pour donner le niveau d’éducation le plus élevé et nous allons le leur donner. Nous sommes en train de concevoir des programmes spéciaux pour garçons et filles, au niveau du collège et du lycée, afin d’apporter une réponse appropriée à tout Juif français. C’est le judaïsme qui conduit à faire des efforts incroyables afin que les enfants reçoivent le meilleur et nous le leur fournirons.

Votre parti, a-t-il changé quelque chose dans la société israélienne ?

Sans aucun doute. Je regarde le peuple d’Israël comme un. Tout Israël est frères, séfarades, ashkénazes, laïques, religieux, aucune importance. Mais on ne peut pas ignorer la réalité. Nous étions en diaspora durant pas mal d’années, nous sommes composés de plusieurs communautés, chacune avec une mentalité différente. Bien que chacun ait la même foi et la même religion, chacun vient d’un endroit différent. Malheureusement, je ne dis pas ça sans raison, mais à cause de ce qui s’est passé quand le pays a été créé, avec les nombreux problèmes, les erreurs commises et des difficultés d’intégration. Quand une des tribus d’Israël est opprimée, peu importe qui a été fautif, tout le peuple est touché. Je crois que ce que nous avons accompli durant ces 30 dernières années, a redonné la fierté à notre communauté séfarade, au niveau du leadership spirituel et politique. Nous avons apporté une nouvelle donne au niveau des membres du Parlement, des ministères, avec le Rav Ovadia Yossef, les rabbins et notre patrimoine séfarade. Et une nouvelle génération qui ne connaissait pas tout ça, est fière de prier selon le rite sépharade, n’a pas honte de ses poèmes liturgiques, est fière de ses coutumes, et d’avoir des représentants. Ils ont aujourd’hui des membres pour les représenter au Parlement, des ministres et c’est cela le changement.

Depuis l’arrivée de Shass et jusqu’à ce jour, tous les partis ont modifié la composition de leurs listes et ont intégré des séfarades et orientaux, car dans le cas contraire, ces derniers auraient rejoint Shass. Soudain, ils sont arrivés dans le Likoud et dans le parti travailliste, et même dans le parti de Bait Ayehudi, qui était un parti ashkénaze, totalement élitiste, ils ont compris qu’ils n’avaient plus le choix depuis la création de Shass. Et Shass, maintenant, représente la direction sociale à prendre pour tout le monde. Par conséquent, nous sommes tous en concurrence et cette concurrence est saine.

Bien que j’ai été absent pendant 13 ans-j ‘avais fait une pause-on me demande : ça fait presque 30 ans que vous vous battez pour les pauvres, qu’avez-vous-fait ? Je dis que la réponse est claire. Nous étions dans l’opposition, moins de deux ans, et regardez ce qui est leur est arrivé, ils ont réduit les allocations des enfants, de près de 4 milliards de shekels, plus de 100 000 enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les revendications se sont portées uniquement, au cours des deux dernières années, sur la classe moyenne, mais on a oublié plus de 2 millions personnes, dont les Sépharades, les Russes, les Arabes et les Éthiopiens. Plus de 2 millions de personnes sont sous le seuil de pauvreté, mais personne ne parle d’eux dans leurs discours. Est-ce une honte pour l’Etat d’Israël de représenter ce deuxième Israël ? Je dis à tout le monde : nous sommes deux ans dehors, et voyez ce qui se passe. Il n’y a pas de mouvement et de parti politique qui représentent cette communauté. Nous avons décidé de représenter cette population sans honte. D… merci je ne suis pas pauvre. Je porte un costume et une cravate, mais alors quoi ? Je n’ai jamais oublié mes origines et je veux que nous rejoigne toute cette population. Il ne s’agit pas seulement d’amener ces enfants à l’armée, mais d’élever cette population sur le plan éducatif, de faire venir les meilleurs enseignants dans les villes en voie de développement, apporter plus d’emplois, plus de revenus. Il y a une répartition injuste et nous voulons changer cela. Il était autrefois honteux de parler de pauvreté et de privation, mais aujourd’hui, on peut le faire, droit dans les yeux – occupez-vous de la classe moyenne et nous allons, nous, nous occuper des laissés-pour-compte. Quand cet Israël-là commencera à remonter, alors nous aurons atteint l’équilibre. Il n’y a encore aucun pays en Europe qui a un tel grand écart entre les classes sociales.

Quelle est votre position concernant le programme de TVA « Zéro » ?

Comment peut-on prélever 18% de TVA sur les produits de base comme le pain, le lait, les œufs, le poulet et le poisson aux familles qui n’ont rien à manger. Vous voulez prélever la TVA? Faites-le sur les voitures de luxe, les appartements et les autres produits. Mais sur les produits de base, il est interdit de prélever la taxe. Le Premier Ministre a adopté ce programme et  nous tire vers le bas. Nous sommes le miroir de la société israélienne. Deux de nos objectifs au sein du gouvernement : la réduction de la TVA sur les produits de base, qui est une grande aide pour tout le monde, et l’autre, le travail dans la dignité. Nous voulons que le salaire minimum soit de 30 shekels de l’heure. Ces deux choses réunies aideront à des centaines de milliers de personnes de remonter au-dessus du seuil de pauvreté. Et, cela ne concerne pas seulement notre communauté. Cela concerne les Arabes, les Russes et les Ethiopiens, les Juifs ashkénazes, il faut redonner aux pauvres leur dignité et non plus sous la forme d’une assistance avec des plats ou la distribution de repas provenant du Ministère des affaires sociales.

Etes-vous encouragé par les récents sondages très positifs pour Shass ?

Les sondages n’ont jamais reflété le positionnement réel de Shass. Je préfère commencer petit. Mon attente, si D… le veut, est de réussir autant que possible et de travailler dur. Je sens, avec l’aide de Dieu, que Shass sera la surprise pour la prochaine élection. Comme le ragoût qui cuit à feu doux et sort bien. Il ne faut pas monter trop rapidement le feu car le plat peut brûler.

Votre retour en politique semble énergique, ce retour, est-ce une volonté personnelle ou, avez-vous été forcé de revenir?

Je suis revenu parce que je ne pouvais pas faire autrement. Tout d’abord, j’ai vu cette communauté, leur amour, les milliers de personnes qui se trouvaient devant ma maison et ont crié mon nom, me renforçant ainsi dans mon choix. Mais en second, mon choix a été déterminé par le rabbin Shalom Cohen, Président du Conseil, qui m’a écrit une lettre très émouvante et profonde. Bien qu’ayant eu une longue période de réflexion, je reviens avec force et plein d’énergie. Je comprends aujourd’hui le poids de la responsabilité et de mon engagement et j’espère qu’avec mes amis et militants dévoués, nous pourrons accomplir notre mission et surprendre, si D… le veut.

Est-ce que les différents avec Eli Yishaï peuvent-être nocifs pour Shass ?

Je dois préciser, il n’y a pas de division. Une division, c’est lorsqu’on veut une chose entière pour deux. Tous nos militants en Israël et nos rabbins en Israël, sont tous, ensemble, avec nous. Eli, a, malheureusement, malgré tous nos efforts pour le garder, choisi de partir. Nous lui avons donné la place la plus respectable, mais il en a décidé autrement. Je le regrette, car il a été le président pendant de nombreuses années, il a enseigné et parlé en conformité avec les rabbins. Il va sans dire que ce n’est pas bon- la communauté n’aime pas les désaccords. Nous avons tout fait pour que cela ne se produise pas. Nous ne sommes pas entraînés pour la controverse et je suis sûr que des votes seront perdus. Selon tous les sondages, il ne franchit pas le seuil. C’est un gaspillage d’énergie et c’est dommage.

On a l’impression que Shass, traditionnellement parti des séfarades, sépare les citoyens du pays, est-ce le cas ?

Shass a apporté sa plus grande contribution au peuple d’Israël, au contraire, en rassemblant le peuple. Il a pris en charge une très grande partie de sa population qui était très découragée et déprimée, dans le désarroi et séparée de la société israélienne, et l’a ramenée dans cette même société avec un sentiment d’appartenance. Une nouvelle génération jeune s’est développée dans les collectivités locales pour se battre pour sa place et ses droits. Là où ont grandi des gens désespérés et déprimés, s’est créée une nouvelle génération et là est la contribution de Shass. Shass a su combiner les Haredim notamment au niveau universitaire et dans l’armée et dans tous les domaines de la société israélienne.

Un an après la mort du Rav Ovadia Yosef, quel est votre sentiment personnel ?

Hier, je suis allé sur sa tombe, je devais le faire. Je lui ai parlé, j’ai mis une main sur sa tombe et je lui parle comme s’il était devant moi. Je suis venu à lui avec des griefs, comme un fils vient voir son père. Je lui ai demandé : « Qu’est-ce que tu m’as fait ? Tu m’as quitté trop tôt. Je suis revenu après 13 ans d’absence, j’étais loin et tu m’as tout laissé ». Difficile à gérer, il me manque, j’ai besoin de lui. Cela me manque de ne pas prier à ses côtés tous les matins, de ne pas recevoir son affection, ses conseils. Cela me manque de ne pas lui dire tous les soirs ce que j’ai réussi ou pas à faire. Il me manque beaucoup sur le plan personnel mais d’un autre côté, je ressens que c’est sa volonté. Je n’ai aucun moyen d’y échapper – c’est la raison principale pour laquelle je suis revenu…Nous avons compris ce qu’il voulait. Nous avons compris que nous devions reprendre le flambeau. Je sais exactement quelle était la direction du Rav, publique et politique. Aucune personne n’a été plus proche du Rav Ovadia Yosef que moi. Pas seulement au niveau politique, j’ai grandi chez lui comme un enfant dans sa maison. J’étais comme l’un de ses enfants. Nous avons créé le mouvement Shass ensemble, je sais quel est son vrai désir et je sais ce qu’il voulait. Que D… nous aide, et que des Cieux, qu’il soit heureux des actions que nous mènerons dans un proche avenir.

Propos recueillis par Yaakov Tanenbaum – © Le Monde Juif .info | Photo : DR

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