Publié le 1 Juin 2014

Mahmoud Abbas : « Israël ne nous fait pas peur, le Hamas fait partie de notre peuple »

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Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré samedi qu’Israël menace de couper les liens avec l’Autorité palestinienne si l’OLP et le Hamas forment un gouvernement d’unité nationale, mais a affirmé qu’il était prêt à répondre aux menaces.

Le dirigeant palestinien a déclaré que le futur gouvernement devrait être formé lundi et qu’il serait « composé d’indépendants et de spécialistes, pas de membres du Fatah ou du Hamas ou de toute autre organisation. »

Abbas a souligné que l’Autorité palestinienne prend au sérieux les menaces israéliennes, en particulier la retenue des recettes fiscales palestiniennes, et qu’il serait prêt à réagir si Israël coupe les liens avec l’autorité palestinienne.

« Nous allons prendre les choses étape par étape. Nous répondrons contre toute action. Si Israël décide de nous priver de nos taxes, nous auront une réponse. », a déclaré M. Abbas devant des militants français pro-palestiniens reçus à Ramallah.

Il a également souligné qu’Israël n’avait aucune raison de boycotter le gouvernement d’unité nationale, car il continuerait simplement les politiques existantes de l’Autorité palestinienne.

« La politique du gouvernement d’unité est notre politique. … Le gouvernement adoptera les politiques que nous avons adoptés. Le gouvernement reconnaît l’État d’Israël. Le gouvernement reconnaît le droit international », a-t-il dit.« Où est l’erreur qu’Israël s’oppose à ce gouvernement ? », a-t-il ajouté.

« Israël veut nous boycotter parce que nous avons fait un accord avec le Hamas… mais le Hamas fait partie de notre peuple », a-t-il souligné.

Israël s’oppose à cette réconciliation interpalestinienne en soulignant que le Hamas refuse de reconnaître son droit à l’existence et de renoncer aux armes.

Ce n’est pas la première fois qu’Israël suspend le transfert des taxes perçues, en vertu du protocole de Paris (1994), à l’entrée sur son territoire de produits destinés aux territoires palestiniens, dans le but de sanctionner l’autorité palestinienne. Ce fut notamment le cas durant la deuxième intifada puis après la victoire du Hamas, en 2006, aux élections législatives. Plus récemment, une semblable retenue a été imposée lorsque Mahmoud Abbas a obtenu l’admission de la Palestine à l’ONU, en qualité d’État observateur, fin novembre 2012.

Les droits et taxes prélevés par Israël au nom de l’Autorité palestinienne, qui s’élèvent à 100 millions d’euros par mois, représentent environ les deux tiers de ses ressources propres.

Israël a annoncé à la mi-mai, qu’il commencerait une série de sanctions économiques en réponse à l’accord de réconciliation nationale palestinienne, y compris en interdisant aux banques palestiniennes de faire des dépôts en devise israélienne.

Cette dernière sanction, sans précédent, pourrait avoir des effets potentiellement désastreux sur le secteur bancaire palestinien qui est structurellement dépendant du système bancaire israélien.

Faouzi Ahmed – © Le Monde Juif .info

© Photo : DR

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