Le Pape François prie au pied du mur de sécurité tagué « ghetto de Varsovie »
C’est une photo historique qui marquera la visite du Pape François en Terre sainte, une photo lourde de portée, que celle du souverain pontife se recueillant dimanche au pied du mur de sécurité, dans la ville de Bethléem, sous contrôle de l’Autorité palestinienne. Officiellement, cet arrêt devant la barrière de séparation israélienne n’était pas prévu au programme.
Attendu sur la place de la Mangeoire pour célébrer une messe, le Pape a fait arrêter sa voiture découverte pour descendre au pied du mur controversé, à l’emplacement d’une tour de contrôle et s’est recueilli un instant, en posant ses mains sur la barrière de séparation israélienne et a appelé à « mettre fin à une situation inacceptable, pour le bien de tous ».
Détail de taille, le pape a prié à moins d’un mètre d’un tag comparant le mur au ghetto de Varsovie.
Auparavant, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dénoncé le « mur hideux que construit Israël par la force brutale sur notre terre », dont la construction a été lancée en 2002 pour stopper les attaques terroristes.
En 2009, le pape Benoît XVI avait proclamé, à Bethléem, non loin du mur de sécurité, que « les murs peuvent être abattus », l’une des phrases clés de son séjour.
En 2005, le pape Jean-Paul II avait appelé à « la destruction des murs de haine dans notre monde, murs qui séparent les peuples et les nations les uns des autres, alimentant l’incompréhension et la méfiance ».
La clôture, qualifiée de « mur de l’apartheid » par les Palestiniens doit atteindre à terme environ 730 km. Selon les services de sécurité israéliens, le mur a permis et permet encore aujourd’hui d’empêcher à 98% les attaques terroristes en provenance des localités sous contrôle de l’Autorité palestinienne.
Faouzi Ahmed – © Le Monde Juif .info
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