Publié le 28 Déc 2013

La Jap, la « Jewish American Princess », tout un programme !

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Pour cette fin d’année, un texte « détente » de notre correspondante aux Etats-Unis. Elle s’amuse à nous décrire une femme juive différente avec ironie et aussi une touche d’admiration. Cette femme n’est pas représentative ou majoritaire dans le monde juif, mais elle existe et nous allons faire sa connaissance.

La Jap, la  »Jewish American Princess », tout un programme !

Si ce concept caricatural existe depuis des lustres aux USA, notre reporter s’est amusé à inventer son alter ego masculin : le Jak, le Jewish American King. En filigrane de ce texte teinté d’humour, le fonctionnement d’une certaine classe de la population juive américaine, qui a ses codes et ses fonctionnements et surtout, qui se fait et se défait au gré des fluctuations économiques

Née sur les rives de l’Hudson plutôt que sur celles de la Méditerranée ; loin du Duché du Luxembourg, du Rocher de Monaco ou du Palais de Buckingham, la Jap est pourtant bien une princesse.

Une Jewish American Princess

La Jap a le plus souvent vu le jour du coté de Brooklyn, de Long Island, ou encore à Philadelphie, Boston ou Chicago. Au gré de ses mariages, elle va ensuite vivre à : Manhattan, Miami, ou Los Angeles.

A Manhattan, son périmètre d’évolution ira d’un bout à l’autre du très chic upper East side : 5eme, York, Madison, Lexington, Park, bref, suivez le guide !

Elle voyagera entre ses multiples résidences secondaires d’Aspen, de Park City, de Palm Beach ou des Hampton.

La Jap est de type caucasien, juive, elle ne pratique pourtant qu’un seul culte, celui de son corps. Sa seule profession de foi : elle-même, son bien-être et son confort. Sa devise : Always the best and more, always more (Le meilleur, rien que le meilleur et toujours plus)

La Jap se pense et se vit belle, parce qu’elle en est convaincue et a été élevée dans cette certitude. La Jap n’a aucun devoir mais seulement des droits. La terre est son immense terrain de jeux et l’homme son jouet préféré.

Elle dominera et s’amusera tour à tour, avec son père, richissime homme d’affaires, avocat ou chirurgien, puis avec son (et le plus souvent ses) mari, également : businessmen, avocats, congressman ou chirurgiens…

Le premier paiera le nouveau nez et le blanchiment des dents, les autres financeront : les seins, la liposuccion, le mini puis le total lifting, la cure d’amaigrissement et bien sur, le psychothérapeute !

Au lycée, privé, évidemment, la Jap va poser les jalons de ses amitiés futures indestructibles et surtout déterminantes. Elles appellent ça : to build a future.

Elle ira à l’université, le temps d’un semestre ou deux, histoire de pouvoir glisser qu’elle a fait Harvard ou Berkeley au cours d’une conversation avec les politiciens qu’elle envisage de convier à sa table lors de ses prochains diners, très courus de future femme mariée. Diners et réceptions qu’elle imagine déjà, déco et menu inclus, tandis qu’encore ado, elle vient à peine de célébrer grandiosement son sweet sixteen.

Et alors qu’elle n’a que seize ans, dans les quartiers chics des grandes villes américaines, on croise souvent la Jap au volant de sa Bmw décapotable ou de son roadster Mercedes.

Elle est de toutes les partys, elle est là où il faut être, là où l’on est vu et là où l’on fait les bonnes rencontres !

Le premier good meeting se fera avec un riche héritier, lui-même étudiant en médecine en fin d’internat.

Avec l’argent paternel, le couple de tourtereaux s’installera dans sa première maison de plus de 200 mètres carrés avec two cars garages. Un garçon, une fille, les enfants vont s’enchainer et les nounous aussi.

La Jap ne fait pas l’amour, non, selon les circonstances et les enjeux : elle donne ou ne donne pas du sexe. Avec la Jap, tout se négocie, tout se marchande. Etre une Jap est un full time job. Elle n’a pas le temps, elle n’a jamais le temps, de rien. C’est fou comme la journée d’une Jap passe vite, trop vite !

La Jap est tout le temps busy, super occupée, quand ce n’est pas le coiffeur, c’est le masseur, la manucure, le coach, la décoratrice, le bijoutier, les voyages, les soirées de charité, les virées shopping et aussi, bien sûr, le chirurgien plastique de renommée internationale ; celui la même pour qui elle succombera et pour qui elle divorcera une première fois. Par la suite, elle s’éprendra de son divorce lawyer qui sera son troisième et certainement pas, son dernier mari.

Les épouseurs de Jap ne sont pas stupides, loin de là, au bout du compte, ils sont gagnants eux aussi, car pétrie d’ambition et dès ses premiers biberons, nourrie au désir d’ascension, la Jap leur sera d’un secours et d’une utilité à nulle autre pareille.

Leur carrière même dépendra de leur Jap, de son charme, de ses connexions dans les hautes sphères, de ses réseaux, de son savoir-faire, de sa capacité à plaire et à attirer les foules. Donc pour ces carriéristes, ce sera : « une Jap sinon rien » !

C’est en réalité un deal avant d’être un marché de dupes. Puis, lorsque le partenariat s’avèrera ne plus être aussi efficace, alors la Jap changera de compagnon de route. Elle sera, à chaque étape de sa vie, plus vieille, moins belle, mais fabuleusement plus riche et encore plus influente.

La Jap passe sa vie à faire le détail de ses asset, ses biens accumulés au cours de ses différentes liaisons. Entretenue de A à Z, elle a l’intelligence de cumuler des fortunes. Pas folle la guêpe ! Elle place, investit, rentabilise et bien sûr, ne touche jamais à son propre argent pour vivre la vie de rêve qu’elle s’organise avec brio.

Comme chaque ride est gommée, (souvent, d’ailleurs, physiquement, elle ne ressemble plus à rien, telle la femme du richissime marchand d’art Daniel Wilkenstein. La Jap n’a pas d’âge et n’a pas non plus le sentiment du temps qui passe. Même plusieurs fois grand-mère, la soixantaine et au-delà, elle continue de chercher celui qui sera le bon, pas le dernier, non, juste le bon, le mieux, le plus utile.

Apparue d’abord aux Etats Unis, la Jap, s’est vite exportée et a fait des émules.

ainsi ces trente dernières années on a assisté à la naissance de la Jsap, (Jewish South American princess), la Jep, (Jewish européen princess) et enfin beaucoup plus récemment, avec l’avènement de la technologie, est apparue : la Jip (Jewish Israeli princess) !

Voilà le portrait un peu acide et pourtant si vrai d’une Jap, mais attention, soyons précis, de la Jap jusqu’en 2008

2008, une année, un été que toute bonne Jap, qui se respecte, voudrait effacer à tout jamais.

L’année de tous les dangers en Amérique et dans une mesure purement économique, au moins aussi effroyable que l’effondrement du World Trade center : l’écroulement de Loehmans Brothers ! Cette faillite retentissante a signé la fin de l’âge d’or de la Jap. L’Amérique s’est réveillée un matin de septembre 2008 en réalisant qu’elle ne pouvait plus assumer ses Jap.

Cette lucide constatation eu pour conséquence l’avènement d’une nouvelle espèce : le Jak ! Le Jewish American King !

Très affecté dans son égo et surtout dans son portefeuille, ayant perdu beaucoup d’argent, combien ? Hum, vraiment beaucoup. L’homus Americanus a décidé de ne plus se laisser   traire. Il veut reprendre en mains les rênes de son existence et ne plus succomber au charme autoritaire de la Jap !

Alors qu’il ne lui reste souvent presque plus de quoi payer ses multiples pensions alimentaires, le Jak essaye de renaitre de ses cendres. Imitant en cela, l’un de ses plus emblématiques modèles, Donald Trump,

Le Jak va investir ses derniers millions de $ dans des projets immobiliers, là où cela s’est écroulé et où les terrains s’achètent pour une bouchée de pain. Et il va se refaire Jak, lentement, mais surement, pourtant le Jak a changé, il est plus méfiant, moins généreux, plus difficile dans ses choix de maitresses ou compagnes, plus sélectif, plus exigeant, vigilant, moins cool, et il a définitivement tourné le dos à la Jap : la mangeuse d’homme par définition.

L’époque n’étant plus la même, internet ayant tout bouleversé, la Jap n’a plus vraiment son utilité dans l’existence du Jak qui ne pense en réalité qu’a lui et à ses intérêts. Ses relations et son influence se développeront à travers les réseaux sociaux et à coup d’emails et de tweets ; le Jak apprend vite !

Trahie, la Jap réagit et vite !

Pétrie de volonté et d’énergie vitale, autant que d’humour, elle prend le taureau par les cornes, en l’occurrence celles de sa souris et de son clavier. Elle passe des tests de, realtor (agent immobilier), d’interial designer, d’event planner et de life coach, elle réussit tous ses examens, peaufine son Curriculum Vitae et commence une nouvelle carrière en même temps qu’une nouvelle vie.

Déçue autant qu’effrayée par ses mésaventures sur J date, elle renonce maintenant au mariage.

Depuis la financial crisis, la révolution industrielle, transposée au 21eme siècle et aux Etats Unis), la Jap s’épanouit dans une existence toujours aussi luxueuse quoiqu’un moins dispendieuse. (C’est elle qui paye désormais !)

La crise est passée par là et la femme de Bernie Madoff est le contre-exemple qui sert de leçon. Souvent les ex maris de la Jap sont devenus ses clients. Elle décore leur appartement (nouveau nid d’amour avec une plus jeune, plus malléable …), organise ses évènements corporate et tout ce petit monde de s’entendre à merveille sans jamais ressasser le passé.

Le passé ?quelle perte de temps, vive l’avenir ! Leur partenariat est disons, moins, …émotionnel, si tant est qu’il ne le fut jamais.

Aujourd’hui, certaines Jap ont préféré le choix d’une vie qui leur confère d’autres formes de bonheur et de joie, plus charnelles, plus sensuelles. Ce faisant, elles ont en même temps changé de nom et inversé les rôles.

On les appelle désormais : les Cougar !

Americainement votre.

Patricia Mamou – © Le Monde Juif .info

© photos : DR

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