Lutte antiterroriste : le Kenya, la sentinelle d’Israël en Afrique
Les attentats terroristes d’Al-Qaïda, en 1997, contre l’ambassade des États-Unis à Nairobi, au Kenya, ont déclenché un avertissement clair pour les services secrets israéliens au sujet de la menace terroriste en Afrique.
Les attaques ultérieures, comme celles d’Al-Qaida, en 2002, contre des touristes israéliens à Mombasa ou la tentative d’abattre un avion de ligne israélien de la compagnie Arkia à l’aide d’un missile tiré à l’épaule, ont définitivement convaincu les responsables sécuritaires israéliens de faire du Kenya la sentinelle d’Israël en Afrique dans la lutte anti-terroriste.
L’attaque terroriste perpétrée samedi à Naïrobi par des terroristes islamistes somaliens shebab contre le centre commercial Westgate, qui a fait au moins 69 morts et des centaines de blessés selon le dernier bilan de la Croix Rouge locale, va accentuer la coopération sécuritaire et militaire entre les deux pays.
L’envoi, dimanche, d’experts israéliens dans la lutte antiterroriste au Kenya pour assister et conseiller les autorités locales à mettre un terme à la prise d’otage dans le centre commercial, est le dernier exemple en date de cette coopération sécuritaire.
Le Kenya, qui est l’un des principaux clients en Afrique des industries militaires d’Israël, bénéficie également du savoir-faire militaire de l’État hébreu. Des centaines de soldats kenyans ont reçu ces dernières années une formation dans la lutte contre le terrorisme en Israël ou ont été formés au Kenya par des instructeurs israéliens officiels ou non-officiels.
Des unités « d’élite » de l’armée israélienne ont également été envoyés sur place pour offrir leurs compétences aux forces armées kényanes. Des éléments de la prestigieuse unité israélienne Sayeret Matkal ont entraîné et formé des équipes kényanes pour des » missions spéciales » (attaque, poursuite, localisation de caches d’armes, détection d’explosifs, etc…) contre les organisations terroristes liées à Al Qaïda qui opèrent dans certaines régions du Kenya.
Ses unités spéciales expertes dans la lutte antiterroriste ont aussi formé l’armée kényane pour mener à bien le blocus du port de Kismayo (sud), fief des rebelles islamistes shebab qui est à plus de 500 km au sud-ouest de Mogadiscio.
Eric Hazan – © Le Monde Juif .info
