Les scientifiques israéliens mettent en garde contre une rupture de la coopération avec l’UE
Par Samuel Guedj
Les scientifiques israéliens sont formels, une rupture de la coopération scientifique avec l’Union européenne pourrait causer un préjudice irréparable à la recherche israélienne. Une prise de position alarmante en réaction à la proposition du ministre de l’Economie, Naftali Benett, qui a suggéré au gouvernement israélien de mettre fin à toute coopération avec l’UE en réponse à la récente directive anti-implantations israéliennes de l’UE.
Lundi, le président de Conseil national de sécurité, Yaakov Amidror, a convoqué une réunion pour débattre des conséquences des nouvelles règles de l’UE. Au cours de cette réunion, la question de savoir si Israël devait se retirer du projet scientifique européen Horizon 2020 a été abordée et amplement débattue.
Jacob Perry, le ministre des Sciences et des Technologies, recommande qu’Israël se joigne comme prévu à Horizon 2020. Dans une récente lettre adressée à ses collègues du cabinet, Perry, il les invite à ne pas prendre de décisions hâtives.
Si Israël se joint au projet Horizon 2020, il contribuera financièrement à hauteur de 600 millions d’euros au cours des sept prochaines années. En échange, les universités israéliennes, les chercheurs et les entreprises seront admissibles aux subventions de l’UE et d’autres sources de financement dans une grande variété de domaines technologiques.
Ainsi, pour chaque euro qu’Israël finance, il devrait en recevoir 1,5 euros en retour, soit environ 900 millions d’euros au total. Cela signifie que son gain net de participation au programme serait d’environ 300 millions d’euros. Israël est le seul pays en dehors de l’Union européenne qui a été invité à se joindre à Horizon 2020 comme membre à part entière.
Le vice-président pour la recherche et le développement de l’Université hébraïque, le Professeur Shai Arkin, estime que tout retrait du programme causerait des grands dommages à la recherche israélienne. » L’aspect le plus important n’est pas l’argent, mais la coopération « a-t-il prévenu. » Particulièrement en science, nous devons travailler sur la scène mondiale. Les problèmes sur lesquels nous travaillons sont pertinents pour le monde entier. Notre industrie est internationale, et c’est le moteur de notre économie. » a-t-il ajouté.
» Si nous nous coupons de l’un des deux centres importants du monde de la recherche, l’Europe, notre science deviendra régionale et moins pertinente et nous n’aurons plus accès à l’infrastructure scientifique qui est en dehors d’Israël « prévient Arkin.
L’Université hébraïque est l’une des six institutions leaders en Europe dans le nombre de bourses du Conseil européen de la recherche.
En prévision de la discussion qui aura lieu à ce sujet avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le Prof. Uri Marchaim du Migal, le Centre Technologique de Galilée, a envoyé une lettre au Premier ministre pour lui demander de ne pas de prendre de décisions hâtives et de prendre en considération toutes les remarques pertinentes. Le Migal, qui se trouve à Kiryat Shmona, est un centre appliqué de recherches dans les disciplines de l’agriculture, des sciences de la vie et des sciences de l’environnement.
» La coopération scientifique entre les centres de recherche en Israël et en Europe fournit a Migal non seulement un financement de haute qualité, mais également apporte notre région, à l’extrême périphérie d’Israël d’être à la pointe des sciences et technologies contemporaines et futures « a écrit Marchaim.
L’an dernier Migal a reçu une subvention de 4,4 millions d’euros de l’UE pour ouvrir un centre de recherche sur l’environnement, la santé et le vieillissement.