En France, trente-et-un ans après, l’attentat de la rue des Rosiers reste impuni
Le 9 août 1982, l’attentat antisémite de la rue des Rosiers (Paris) fait 6 morts et 22 blessés dans le mythique restaurant Goldenberg, en pleine pause déjeuner.
Le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière est chargé de l’enquête. Il privilégie rapidement la piste du Fatah-Commandement révolutionnaire, une organisation dissidente de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), antisémite et radicale et dirigée par le Palestinien Abou Nidal. Malgré les moyens mis en œuvre, les investigations du juge n’aboutissent pas.
La mort d’Abou Nidal « suicidé de plusieurs balles » à Bagdad en 2002, tue le mince espoir que pouvaient encore avoir ses victimes de le voir un jour jugé.
En 2011, le juge d’instruction antiterroriste Marc Trévidic, identifie deux des hommes du commando de la rue des Rosiers. Il s’agit de deux Palestiniens mais qui ne sont pas près d’être jugés en France. Réfugiés en Jordanie, les deux hommes soupçonnés d’être les auteurs de l’attentat de la rue des Rosiers, ne peuvent pas en effet être extradés.
Trente-et-un ans après les faits, le crime reste impuni. Le restaurant de Jo Goldenberg a fermé ses portes en 2006, remplacé par une boutique de vêtements, en 2010. Seule une plaque commémorative, apposée en 2011 en remplacement de la précédente inaugurée en 1983 par François Mitterrand, et disparue en 2007, témoigne de cet évènement tragique et douloureux, toujours autant présent dans les esprits de la communauté juive de France.
Par Muriel Bensimon – Le Monde Juif .info