Les 100 ans du criminel de guerre nazi Erich Priebke qui électrisent les Juifs d’Italie
Par Eric Hazan
Alors qu’en Allemagne, le Centre Simon Wiesenthal lance par voie d’affichage son « Opération de la dernière chance II » pour traquer et traduire en justice les derniers criminels de guerre nazis, en Italie, ce sont les familles des victimes, en particulier ceux de la communauté juive de Rome qui se mobilisent pour empêcher les célébrations de l’anniversaire du criminel de guerre nazi Erich Priebke ce 29 juillet.
En 1998, la justice italienne avait condamné Priebke à la réclusion à perpétuité pour sa participation au massacre des fosses Ardéatines à Rome en mars 1944 pour avoir liquidé 335 otages civils, dont 75 Juifs, tous exécutés d’une balle dans la nuque, en représailles à une attaque de la résistance contre une unité de SS.
A la fin de la Seconde guerre mondiale, l’ex-officier nazi s’était réfugié en Argentine où il fut démasqué et arrêté en 1994, passant tout de même plus de 40 ans sans avoir été inquiété. Il fût extradé en Italie l’année suivante.
Au bénéfice de la loi italienne qui permet pour les condamnés âgés et dont l’état de santé le justifie, il avait obtenu en 1999 le droit de purger sa peine à domicile.
Ces dernières années dans la presse italienne, de nombreux clichés du criminel de guerre nazi menant la belle vie, ont fait scandale.
Comble du comble, la justice italienne s’est retournée contre les familles de ses victimes pour obtenir réparations des frais de justice. Selon la loi italienne, toutes les parties impliquées dans une procédure judiciaire sont tenues de participer aux frais d’enregistrement des décisions de justice notamment si le condamné est insolvable, ce qui est le cas pour Priebke.
« Je ne paierai pas » avait alors déclaré le président de la communauté juive, Riccardo Pacifici.
Lors de son procès, Priebke n’a jamais demandé pardon aux familles des victimes.