Le Vaucluse se mobilise pour que son héritage juif entre au patrimoine mondial de l’UNESCO
Par Muriel Bensimon
Vendredi 19 juillet, des élus de Vaucluse se sont rendus au Ministère de la Culture pour défendre l’inscription du patrimoine juif de Vaucluse, de Cavaillon, de Carpentras, d’Avignon, de l’Isle Sur Sorgue ou Pernes Les Fontaines, pour espérer une reconnaissance de l’Unesco.
La procédure peut prendre une dizaine d’années. Il faut auparavant convaincre l’Etat français de la nécessité de préserver l’universalité de ces précieux vestiges juifs.
Annie Stoyanov, adjointe à la Culture à la mairie de Cavaillon, est à l’origine de l’initiative. Il y a une quinzaine d’années, alors qu’elle était présidente de l’office de tourisme de Cavaillon, a commencé à se dire que le patrimoine juif comtadin du Vaucluse n’avait peut-être pas la reconnaissance internationale qu’il mériterait.
Pour convaincre le gouvernement français, les élus du Vaucluse ont constitué un dossier qui comprend non seulement une lettre d’engagement de tous les maires concernés, mais également une présentation de l’intérêt universel du projet et, enfin, un descriptif complet par ville (patrimoine, limites précises de l’emprise urbaine des anciennes carrières — les ghettos — juifs…).
Bien au-delà des juifs du pape, la présence hébraïque en Vaucluse a laissé des témoignages d’une grande importance.
Il y a bien sûr les deux synagogues de Cavaillon et Carpentras, originellement médiévales, mais reconstruites au XVIIIe siècle. Ces deux villes possèdent également des bains rituels (mikveh) ainsi que des archives ou des objets cultuels en grand nombre et d’une grande importance, notamment la bibliothèque Inguimbertine à Carpentras où sont réunies des collections d’ouvrages inestimables.
À l’Isle sur la Sorgue restent conservés le cimetière juif et l’emplacement de l’ancienne synagogue.
Enfin, à Pernes-les-Fontaines, il existe encore un bain rituel et l’Hôtel de Cheylus. Mais encore ne s’agit-il là que de quelques-uns des éléments d’un patrimoine.
Les élus comptent également intégrer le travail de recherche et la connaissance accumulée sur la communauté, son histoire et ses lieux de vie au fil des siècles.