Bollywood au secours de Pallywood, un boycott cache-misère
Par Déborah Partouche
La plus célèbre réalisatrice de Bollywood (cinéma indien), Mira Nair, a publiquement annoncé qu’elle boycottera le prochain festival de Haifa, en Israël, dont elle était l’invitée d’honneur, pour manifester son refus de «l’apartheid » et son soutien à la cause palestinienne.
Mira Nair, après avoir été actrice, est passée de l’autre côté de la caméra depuis une vingtaine d’années. On lui doit notamment « Salam Bombay », primé au festival de Cannes, « Les noces de la mousson », Lion d’Or au festival de Venise, « Mississipi Masala », ou encore « Kama Sutra : une histoire d’amour ».
Dans une série de tweets diffusés depuis le début du week-end, Mira Nair explique les « raisons » de son refus de se rendre en Israël actuellement :
« J’irai en Israël quand les murs seront tombés »
« J’irai en Israël quand l’occupation aura cessé »
« J’irai en Israël quand cet Etat ne pratiquera plus de discrimination religieuse »
« J’irai en Israël quand l’apartheid aura pris fin »
Et pour que l’on comprenne encore mieux le caractère politique de sa démarche, Mira Nair conclut :
« Je soutiens l’appel au boycott culturel d’Israël et plus généralement le vaste mouvement que représente la campagne internationale BDS »
Les organisateurs du festival de Haifa entendaient projeter son dernier film, « Le fondamentaliste réticent », qui avait fait l’ouverture du festival de Venise l’an dernier.
Un boycott cache-misère bien pratique pour occulter la terrible réalité sociale en Inde, où persiste une des plus terribles ségrégations au monde, par son système de castes, entre l’élite du pays, dont fait partie Mira Nair, et les dalits ou « intouchables ».
Ces derniers sont encore victimes de discriminations concernant l’accès à l’eau, aux lieux de cultes, aux écoles ou encore lors des festivités ou des cérémonies religieuses. Sans parler des nombreux viols en Inde, y compris contre les touristes.