Les précieuses archives de Yad Vashem intègrent le Registre de la Mémoire du Monde de l’UNESCO
Par Eric Hazan
Depuis 1954, le Mémorial de la Shoah de Yad Vashem recueille dans le monde entier les témoignages des survivants des persécutions nazies pour reconstituer les biographies des Juifs qui ont péri pendant l’Holocauste. Toutes ces pages, conservées précieusement dans les archives de l’institution, vont faire partie du Registre de la Mémoire du Monde de l’UNESCO.
Sur la page du site de l’UNESCO consacrée à ce projet, soumis en 2012 et inscrit en 2013, il est indiqué ce qui suit : « Six millions de Juifs ont été tués pendant l’Holocauste, leurs noms transformés en chiffres. La plupart n’ont ni cimetière, ni tombe gravée. Les pages de la collection de témoignages représentent un mémorial collectif de grande échelle pour les victimes de l’Holocauste, s’efforçant ainsi de leur rendre leurs noms et leurs visages. Ceci n’a pas de précédent dans l’histoire de l’humanité tant par ses dimensions que par sa volonté de sauver de l’oubli les noms et les identités des victimes. Constituées de précieux témoignages personnels signés, ces pages se distinguent d’essais plus tardifs utilisant ce modèle pour commémorer les victimes d’autres génocides (comme celui du Rwanda ou du Cambodge) ».
Plus de deux millions et demi de noms ont déjà été relevés, permettant d’identifier plus de quatre millions de victimes. Les pages de témoignages sur lesquelles ils figurent, sont conservées dans la Salle des Noms de Yad Vashem.
Pour le Dr Alexander Avram, directeur de la Salle des Noms, ces témoignages, exprimés dans quinze langues, sont uniques au monde. Et l’œuvre se poursuit aujourd’hui, étant donné que Yad Vashem continue de recevoir des visiteurs qui viennent inscrire les noms de leurs proches disparus pendant la Shoah comme dernièrement, par exemple, Johan Cruyff, le légendaire footballeur néerlandais, qui en visite en Israël a conclu son séjour en honorant, au Mémorial de Yad Vashem de Jérusalem, la mémoire de trois membres de sa famille, assassinés par les Nazis.
Toutes ces données figurent sur le site de Yad Vashem, dans la rubrique Central Database of Shoah Victims’ Names et sont disponibles en anglais, en hébreu, en russe, en allemand et en espagnol.
Le Registre Mémoire du Monde compte aujourd’hui 299 documents et collections de documentaires en provenance des cinq continents, conservés sur tous types de supports allant de la pierre aux celluloïds et des parchemins aux enregistrements audiovisuels.
C’est la première fois qu’Israël intègre le Registre Mémoire du Monde.