Des Israéliens se battent pour sauver 2 000 singes cobayes d’expériences médicales
Par Serge Dahan
Cinq mois se sont écoulés depuis la signature de la nouvelle réglementation interdisant l’exportation d’animaux sauvages d’Israël à des fins expérimentales. Mais le sort des quelques 2 000 singes macaques à longue queue de Mazor Farm, qui reproduit et exporte les singes d’expérimentation, demeure ouvert.
Les règlements sont à prendre en compte, en effet, à partir du 1er janvier 2015 et ils devraient conduire à la fermeture de la ferme de Mazor. Le ministre de la protection environnementale, Amir Peretz (Hatnuah), a décidé de ne pas changer le nouveau règlement malgré les pressions exercées par les propriétaires de Mazor Farm qui maintiennent la polémique en suspens pour la prochaine année et demie à venir.
Maintenant, un groupe d’hommes d’affaires et des vétérinaires veulent promouvoir une initiative pour sauver les autres singes et empêcher leur transfert à l’étranger pour des expériences médicales.
Le groupe, dirigé par Amos Ron, ancien directeur général des Ports et de l’autorité ferroviaire et ancien directeur général du ministère de l’Infrastructure de l’énergie espère pouvoir construire une réserve protégée pour les singes avec l’aide de l’État. Au cours de ces derniers jours, le groupe a présenté son plan pour le ministère de Protection environnementale et a reçu la bénédiction de Peretz. Les frais d’établissement d’une telle réserve sont estimés au moins à 10 millions $.
Le but de ce projet est d’empêcher l’exportation de singes pour des expériences médicales et leur permettre de vivre dans un environnement protégé. Le groupe étudie les possibilités d’achat des singes de la ferme de Mazor et a même eu des contacts préliminaires avec les propriétaires de la ferme.
Ron a dit qu’il a un engagement pour un don d’un million de dollars d’un groupe en Amérique et fait des efforts pour lever des fonds. L’argent est destiné à établir la chasse gardée pour les singes et le fonctionnement de la réserve durant 25 ans. « Si nous réussissons à trouver un accord, alors la prochaine étape consistera à se tourner vers le public, ensemble, pour participer au processus. Nous voyons le ministère de Protection environnementale comme un partenaire très important et très positif en la matière. Je sais que ce projet sera une grande réussite » a dit Ron.
Le groupe a déjà examiné un certain nombre de sites possibles pour l’établissement de la réserve. Ron a déclaré : « il y a deux variantes, une chasse gardée fermée ou un parc ouvert au public. Mais, dit-il, le parc ouvert serait probablement quatre fois plus cher et aurait besoin de deux fois et demie de plus de superficie de terre. Une possibilité évoquée est l’achat des terres adjacentes au parc existant de singe dans la forêt de Ben Shemen.».
Anat Refua, présidente de l’ONG « Derrière les portes closes », un organisme sans but lucratif qui milite pour les droits des animaux utilisés dans des expériences en Israël et une des pétitionnaires devant la Haute Cour dans l’affaire de Mazor a déclaré : « nous sommes satisfaits de la décision du ministre Peretz d’agir pour sauver les 2 000 singes confinés à la ferme. Nous considérons le ministre et son ministère comme des alliés importants dans le processus de libération des singes ».