Israël maintient son refus de négocier sur la base des lignes de 1967
Par Samuel Guedj
Israël continuera à refuser de négocier avec les Palestiniens sur la base d’un retrait total de la Judée-Samarie (Cisjordanie), de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza sur les lignes de 1967, a affirmé mercredi un ministre en réponse à une nouvelle mouture de l’initiative de paix de la Ligue arabe.
« Si Israël accepte de venir à la table des négociations en affirmant à l’avance qu’elles se dérouleront sur la base des lignes de 1967, il ne restera pas grand chose à négocier. On ne peut pas commencer à discuter en acceptant d’avance de renoncer à tout », a affirmé Gilad Erdan, le ministre des Communications et membre du cabinet de sécurité, à la radio publique.
« J’espère que Abou Mazen (Mahmoud Abbas, le président palestinien) ne pense pas qu’Israël doit renoncer à ses positions, et accepter de transmettre tous les territoires (palestiniens) dans lesquels nous pensons avoir le droit de nous installer », a ajouté ce proche collaborateur du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
M. Erdan a ainsi réagi à l’inflexion annoncée lundi par la Ligue arabe sur son initiative de paix au Proche-Orient datant de 2002 et acceptant le principe d’un échange limité de territoires entre Israël et les Palestiniens.
Cette modification permettrait à Israël de conserver les grand blocs d’implantation en Judée-Samarie (Cisjordanie) tandis que les Palestiniens recevraient comme compensation des territoires actuellement sous souveraineté israélienne.
La position de M. Erdan contraste avec la réaction très positive à la décision de la Ligue arabe présentée mardi par la ministre de la Justice Tzipi Livni, chargée du dossier des négociations avec les Palestiniens. Mais, selon les commentateurs, la position de Mme Livni ne reflète pas la position du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
A la tête de Kadima, elle a fait de la reprise des négociations avec les Palestiniens sa priorité, alors que le Likoud, le parti de M. Netanyahu ou le Foyer juif, un parti religieux nationaliste membre de la coalition, acceptent seulement l’idée d’une reprise des négociations gelées depuis septembre 2010, sans conditions préalables.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a pour sa part salué mardi la décision de la Ligue arabe.
« Contrairement à la proposition d’origine qui ne parlait que des lignes de 1967 et de rien d’autre, ils (les pays arabes, ndlr) ont déclaré hier qu’ils étaient prêts à accepter les frontières de 1967 avec des ajustements reflétant un accord mutuel sur des échanges de territoires », a expliqué le chef de la diplomatie américaine.