Publié le 3 Avr 2013

Liliane Danino : « une journée sans peinture est une journée qui n’est pas vécue »

Par Mélanie Hoze.

 

Médaillée d’or au salon d’Hiver international en 2000, Premier Prix d’art contemporain à Monaco en 1999, de l’exposition Mougins Prestige en 1992 ainsi que du centre des arts d’Enghien les bains, on ne compte plus ses grands titres et ses expositions qui ont lieu dans les quatre coins du monde. Rencontre avec une artiste très particulière :

Bonjour Liliane : racontez-nous vos débuts dans l’art, votre parcours.

Liliane Danino : Dès mon plus jeune âge, je me suis intéressée à toutes les formes d’art, notamment à la danse car au début, c’est vers ce métier que je me dirigeais. A l’âge de six ans, j’ai trouvé dans la maison familiale une boite de peinture, depuis ce jour, je n’ai jamais arrêté de peindre. Toutes les formes d’art me passionnent et me parlent, la danse en particulier, le mouvement m’inspire, c’est ce qui lie mon travail.

Quels sont vos modèles, ceux qui vous inspirent ?

LD : Même si Rodin dans ma sculpture est constant, en peinture cela varie : Manet, Zaouki, actuellement, c’est Rochenderk qui m’inspire. C’est comme une opération « coup de poing », il y a des artistes qui me motivent énormément et me bouleversent aussi. Les écrivains aussi, peuvent parfois me bousculer. Les écrits de Picasso m’impressionnent mais ma bible reste « l’anthologie des écrits sur l’art » d’Eluard.

Comment définissez-vous votre style ? Votre interprétation picturale ?

LD : les forces de la nature sont mes travaux. Je ne travaille pas directement à la vue d’un paysage mais avec ses ressentis. Ma technique se produit grâce à un travail puissant. Les couleurs comme le rouge ou le noir produisent cependant de la sagesse d’où le vide dans certaines toiles. Ces nappes de noir et de blanc proviennent du vide dans ma tête. C’est toute une énergie et une tension que je vois monter en moi, les couleurs et les formes s’entremêlent afin de donner de la structure.

DANI TA DEUX

 

Comment travaillez-vous ? Quelles sont vos techniques ?

LD : je travaille avec de grandes spatules ou au couteau car je suis sculpteur également. J’ai travaillé pendant longtemps à la peinture à l’huile mais aujourd’hui je préfère travailler avec des pigments naturels que je produits ou bien des pigments de Marrakech ou d’Inde qui sont très puissants. Je travaille beaucoup sur les couches, c’est-à-dire que je superpose les couleurs afin d’arriver à un résultat fort.

Jérusalem est une ville particulière, à la fois contemporaine et ancienne dans certaines traditions, comment appréhendez-vous d’exposer ici ?

LD : je n’avais jamais pensé exposer à Jérusalem. Il est vrai que je croyais que mon travail était beaucoup trop contemporain pour cette ville et ses habitants. Cela fait dix ans que je ne suis pas venue à Jérusalem, à mon grand regret d’ailleurs car je vois que je me suis trompée. Jérusalem a énormément évolué tant dans son art que dans son architecture. Cette ville est tout à fait moderne. Je suis très heureuse d’exposer dans ce centre du monde, cela était imprévu mais l’exposition est venue à moi. Tout à une raison d’être….

On s’arrache vos toiles dans le monde entier. Les galeries, les particuliers et les médailles d’or font partie de votre travail, comment l’expliquez-vous ?

LD : il est vrai que j’ai beaucoup d’expositions et cela à travers le monde : En France, à Monaco, au Maroc, je ne compte plus mes voyages. J’aime exposer mes toiles mais j’aime avant tout être dans mon atelier à travailler. Je suis très solitaire et j’ai du mal à parler surtout quand je suis dans le silence pendant des semaines avec mes créations. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai signé un contrat d’exclusivité avec la galerie George 5. Je veux avoir du temps pour travailler, il est pour moi difficile de tout gérer. Je veux avoir du temps pour créer.

DA TAB TROIS

Votre vie est-elle celle dont vous rêviez ?

LD : vous savez, je vis au jour le jour. Tant que ma main peut bouger, je peindrais. L’art est parfois un enfermement. C’est un virus même. J’aimerai parfois juste vivre. La vie d’artiste est un gouffre. Mais je suis incapable de vivre sans art, même si je me sens associable parfois, être artiste c’est être toujours à l’intérieur de soi. Cependant, je voyage à Paris, New York, Londres, je me nourris d’expositions. C’est seulement en Amérique du Nord que je prends le temps de me reposer. Pour moi, une journée sans peinture est une journée qui n’est pas vécue.

 

Galerie Gefen, Sderot Mamilla, Jérusalem. Du 27 mars au 15 avril.Vernissage le mercredi 17 Avril à partir de 19H.

 

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