Un projet économique titanesque israélo-chinois provoque la colère de l’Egypte
Par Arié Azoulay – lemondejuif.info
Dans un contexte de tension régionale persistant, de l’accession des Frères musulmans au pouvoir et de l’instabilité politique qui perdure en Egypte, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, envisage la relance du projet « Med Red ».
Le projet « Med Red » prévoit la construction d’une ligne ferroviaire reliant le port d’Eilat en Mer Rouge à celui d’Ashdod en mer Méditerranée. Selon le gouvernement hébreu, cette liaison de 350 kilomètres offrirait une alternative au Canal de Suez, en particulier pour l’acheminement du flux de marchandises transitant entre l’Asie et l’Europe.
« La construction de cette ligne ferroviaire est d’une importance stratégique et va offrir à notre pays des opportunités essentielles » avait déclaré, en 2012, Netanyahu, qui avait aussi indiqué que ce projet « suscitait un vif intérêt parmi les puissances émergentes, la Chine, l’Inde et d’autres ».
Ce projet pourrait réduire drastiquement d’une demi-journée, la durée de transport des marchandises transitant par le Canal de Suez, un gain de temps et d’argent non négligeables.
Cette ligne qui pourrait être financée et construite par les entreprises d’Etat chinoises permettrait le transport de passagers et l’exportation de gaz naturel israélien vers la Chine et l’Inde lorsque les gisements Léviathan et Tamar entreront en exploitation.
« La capacité professionnelle des sociétés chinoises dans la construction de voies ferrées et de réseaux de transports est l’une des meilleures au monde » a affirmé le ministre des Transports, Yisraël Katz, dont les services ont estimé le projet sur une base minimum de 2,3 milliards de dollars.
Toutefois, selon le quotidien économique israélien Globes, il n’y aurait aucune justification économique au transport de passagers et un tel projet causerait des milliards en dommages à l’économie nationale.
D’un point de vu diplomatique, ce projet suscite l’inquiétude et la colère des dirigeants égyptiens car le Canal de Suez représente une part importante de l’économie égyptienne et toute alternative étrangère serait une catastrophe nationale.