Publié le 28 Fév 2013

Une Vraie Juste : Françoise Seligmann.

Par Déborah Partouche – lemondejuif.info

 

Françoise Seligmann est décédée hier, ce 27 février 2013…aussi.

498000Née en 1919 à Marseille, Françoise Seligman grandit dans une famille juive, quand, subitement, sa vie bascule en 1940 alors qu’elle est étudiante en deuxième année de Khagne, sa mère, Laure Beddoukh, ancienne militante féministe et professeure, est exclue de l’enseignement sous le seul statut de Juive, l’obligeant à interrompre ses études et à entrer dans la vie active.

Elle entreprend alors une carrière d’assistante sociale, spécialisée dans l’enfance délinquante.

A la fin de l’année 1941, elle entre dans la résistance sans abandonner ses activités professionnelles jusqu’en juin 1943.

On la retrouve alors à Lyon au mouvement de Résistance Combat où son travail consiste à rechercher dans les prisons des agents disparus, à les ravitailler, et à organiser leur évasion ; faux papiers transports, lieux d’accueil, c’est ainsi que Françoise organise un réseau d’accueil pour les évadés.

Elle crée aussi une ligne d’évasion de Lyon vers la Suisse et convoie en personne une centaine de Juifs et de refugiés politiques, leur faisant passer la frontière, sauvant leur vie.

En mai 1943, elle rejoint Paris et accomplit plusieurs missions en zone interdite et organise un réseau de contacts. Un an plus tard, elle sert d’agent de liaison à Albert Camus et à l’équipe du journal « combat » cachée dans un vieil immeuble de la rue de Réaumur qui publie clandestinement le journal.

Jusqu’à la fin de la guerre, elle poursuit ses actes de résistante, puis c’est la libération et en 46, elle fonde un journal féministe « la Française » luttant pour l’indépendance des femmes et la parité sociale, dans la foulée, elle rejoint le parti socialiste et en devient, à partir de 1983 et pendant environ 10 ans, la secrétaire nationale.

Elle est également promue au rang d’officier de la légion d’honneur et commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres pour l’ensemble de ses combats.

En 2013, Francoise Seligmann en mémoire des combats qu’elle a menés contre le nazisme au sein de la résistance avec son époux Francois-Gerard Seligmann fait un don à la Chancellerie des Universités de Paris pour la création d’un prix littéraire contre le racisme sous toutes ses formes.

Co-fondatrice et directrice d’« Après-demain », ancienne proche collaboratrice de Pierre Mendès France, Présidente d’honneur et membre du bureau national de la Ligue des Droits de l’Homme, elle s’est éteinte hier soir, à l’âge de 93 ans.

La France vient de perdre une icône emblématique des valeurs de la République Française ; une femme engagée pour les valeurs humanistes, une femme exemplaire qui s’est battue contre l’intolérance et l’injustice jusqu’au bout de sa vie, une femme qui a sauvé des centaines de vies pendant la Seconde Guerre mondiale, Francoise Seligmann, une vraie juste !

 

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