Dilemme démocratique pour les Juifs d’Allemagne sur un parti néo-nazi.
Par Arié Azoulay – lemondejuif.info
Sérieuse controverse pour les Juifs d’Allemagne en désaccord profond sur le bien-fondé ou non de l’interdiction du plus grand parti néonazi du pays.
Le Président du Conseil Central des Juifs d’Allemagne, Dieter Graumann, estime que la position officielle de l’organisation a depuis longtemps fait preuve de cohérence en demandant aux autorités d’engager une procédure judiciaire pour interdire le Parti Démocratique National de l’extrême droite (NPD) censé suivre les traces idéologiques du parti Nazi d’Hitler.
Toutefois, une voix discordante au sein même du Conseil Central des Juifs d’Allemagne, sème le trouble. Stephan J. Kramer, Secrétaire général de l’organisation, a fait grand bruit la semaine dernière quand il a déclaré qu’il était résolument opposé à une telle mesure.
« On ne peut pas interdire les idées néonazies, vous pouvez les combattre seulement » a déclaré Kramer à un journal local. « Tout effort visant à interdire le parti serait voué à l’échec » a-t-il ajouté.
À la lumière d’une série de meurtres idéologiquement motivés par des néo-nazis allemands il y a deux ans, la chambre basse du Parlement allemand a récemment lancé un processus visant l’interdiction du NPD fort de 6 000 membres, au motif que le parti favorise des idées inconstitutionnelles et même illégales, comme la glorification du troisième Reich.
En réponse aux déclarations de Kramer, largement rapportées dans les médias nationaux, le Président et les vice-présidents du Conseil Central Juif ont publié, jeudi dernier, une déclaration, précisant que l’appel de longue date de l’Organisation pour interdire le NPD reste sa position officielle.
«… Il est incompréhensible que des fonds publics financent la propagande néonazie et la haine… À notre avis, ce parti aurait dû être interdit il y a longtemps » indique la déclaration des principaux responsables du Conseil Central Juif.
Conformément au droit allemand, l’État finance des activités du NPD à hauteur d’environ 1,3 millions d’euros.
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